jeunes années • tu n’as jamais eu d’enfance. du moins, pas réellement. tu es née, et puis, on a décider à ta place de ce que tu ferais de ta vie. on t’as conditionnée. on a fait de toi, ce qu’on voulait que tu sois. et tu as toujours été obéissante, soumise à l’autorité de tes parents, ou plutôt, de ton père en particulier. ta mère ? tu ne l’as que très peu connue. en vérité, tu l’as côtoyée durant tes plus jeunes années, et puis c’est ton père qui s’est principalement occupée de toi. il savait ce qu’il voulait faire de toi. fille, ou garçon. il avait destiné son premier enfant à une tâche bien précise : devenir l’un des gardes du corps de l’héritier d’une grande compagnie d’exploitation. tu n’as jamais protester. jamais. et c’est sans doute ce qui faisait dire à ton père qu’il faisait les bons choix, pour toi et pour ton avenir.

mission • ta mission, ton destin. ta tâche. ton avenir. on lui donnait tant de noms … et pourtant, cette mission avait en réalité un prénom véritable. il s’appelait garviel. un jeune garçon, un tout petit peu plus jeune que toi que tu ne pouvais pas vraiment fréquenter, mais que tu avais parfois tout le loisir d’observer. rares sont les fois ou tu as pu ne serait-ce que tu lui adresser un mot. ce n’était pas nécessaire, disait ton père. peut-être qu’au fond de toi, tu aurais aimé en savoir plus. peut-être aurais-tu aimé apprendre à connaître celui dont on allait te confier la vie, et auquel la tienne appartiendrais. tu n’en as rien fais. tu es restée à ta place. et malgré tout, tu penses aujourd’hui avoir vu à cette époque déjà lointaine, les premiers signes des évènements qui allaient suivre. son regard sans doute. cette solitude. cette lassitude …

efforts • tu as tout fait, pour être la meilleure. tu as appris tant de choses, et tu aurais donc pu faire tant de choses de ta vie. sauf qu’au final, quand tu venais à y réfléchir un peu, tu ne pouvais t’empêcher de te dire que tu ne voulais être nul part ailleurs. on t’as appris à tirer. à manier une épée. à te servir d’un couteau. on t’as appris à manipuler toutes sortes d’arme. on t’as formée au pilotage. au pistage. au combat. au profilage. tout un tas de domaine dont tu ne connaissais rien, et qui sont devenus presque innés, après quelques années d’études acharnées. tu étais fière de toi. tu brillais. tu étais l’une des meilleures. et pourtant, un beau jour, tout s’est écroulé. un beau jour, ta mission s’est enfuie. volatilisée. au beau milieu d’une nuit noire … il avait quitter les siens, cette vie qui ne lui convenait pas. ce pour quoi tu avais tant donné … venait de subitement disparaître. oh, tu lui en as voulu. tu ne le connaissais pas vraiment. mais tu lui en voulais. il avait créer un espèce de vide, en toi. une peur étrange. la peur de l’avenir. la peur de l’inconnu. il t’avais laissée, sur yschor, avec une seule question. une unique question. une effrayante question : et maintenant, que vais-je faire de ma vie ?

remise en question • vous étiez quatre. quatre enfants, formés dès leur plus jeune âge pour servir de garde du corps au jeune héritier. un a un, tu les as vu être recyclés. réaffectés, qu’ils disaient. on ne pouvait pas vous laisser sans rien faire. toi, et les autres, vous ne serviez plus à rien. efforts inutiles. perte de temps. d’énergie. d’argent aussi. il fallait bien qu’on vous trouve une place. des places bien moins bonnes. des places où vous seriez de toute façon sur-qualifiés. trois sur quatre. tu as crains être la prochaine. et pourtant … un beau jour, voilà que l’héritier, depuis des années disparu, refait une apparition. son nom revient aux oreilles de ses parents, alors qu’il s’engage dans la fea en tant que pilote. toi, qui n’es toujours pas affectée, on revient te chercher. on te forme de nouveau. on met l’accent sur le pilotage, pour que tu deviennes meilleure. et puis, au terme de quelques mois d’efforts, et grâce à l’influence des vector, tu es directement propulsée dans l’escadron de leur fils.

damoclès • tu pensais être largement à la hauteur. malheureusement, pour toi, une fois sur place, tu te rends totalement compte de toute la complexité de ta mission. garviel est en effet membre d’un escadron un peu spécial, qui s’occupe généralement de mission compliquées, mais aussi et surtout toujours risquées. tu es dans un premier temps obligée de persévérer, et de faire de gros efforts pour être remarquée, et ainsi gagner une place au sein de ce groupe. non seulement, il te faut te montrer digne de ta place, et faire ton travail en tant que pilote au sein de cet escadron, mais tu dois alors aussi gérer ta mission de toujours, en gardant un oeil sur l’héritier, qui s’avère être un peu trop casse-cou à ton goût, voir suicidaire, selon tes propres critères.

désertion • d'une certaine façon, tu as échoué dans ta mission tout en voulant aller jusqu'au bout de cette dernière. tu as été mise en échec par tes sentiments, pour commencer, par ta faiblesse humaine qui t'auras mener droit dans les bras de celui que tu devais te contenter de protéger. et c'est ce que tu as toujours voulu plus que tout, le protéger, alors quand il est revenu, ce fantôme du passé, quand il a menacé de trouver le moyen de mettre à mort ton protégé, tu as du faire un choix, prendre une décision. tu savais, val, que kal serait en mesure d'y arriver, tu n'étais pas certaine de savoir lui tenir tête, de pouvoir lui résister. il était, au coeur de cette galaxie, une menace que tu redoutais sincèrement. alors, tu as cédé à son chantage, le prix à payer, c'était toi. tu devais laisser l'alliance derrière toi, mais aussi garviel pour son propre bien ... et c'est précisément ce que tu as fais. non sans mal. non sans regrets. non sans douleur. pendant deux années, tu as erré dans les pieds de kal, lui prétendait que vous étiez une équipe, un duo, toi tu savais être son otage et sa prisonnière. ce que certains appellent le karma aura finalement fini par rattraper kal. ce jour-là, tu ne lui es pas venu en aide, tu l'as regardé mourir avant de lui tourner le dos pour te mettre en quête d'un moyen de retourner là où est ta place. était ta place. est-elle encore la tienne, valeria ?