Plus ça va, moins ça va. Il règne dans cette foutue navette une ambiance qui n'a rien de rassurant, avec des gens qui n'ont pas spécialement l'air de savoir ce qu'ils font, ni même où ils vont, des gradés auxquels il manque des informations et au milieu de tout ça, des gens comme toi, ou Alyx qui sont occupés à observer cette scène sans oser l'ouvrir mais qui, certainement, n'en pensent pas moins. Tu ne sais pas, Ray, où toute cette histoire va vous mener mais une chose est sûre : ça ne t'inspire absolument pas. Le truc, c'est que tu as choisi de faire confiance, et si tu vois bien que Maleki n'est pas spécialement sûr non plus, tu choisis une fois de plus de t'en remettre à lui.

Il s'avère difficile pour toi de tenir ta langue tout le long des échanges entre ces hommes. Tu captes bien le sourire d'Alyx, un peu moqueur lorsque vous entendez Garviel et Maleki discuter à propos du fait que les discussions sur place devront être menées par votre Omega … Tu n'es pas là depuis longtemps, mais tu as bien compris que si quelqu'un devait discuter dans cette escouade, faire preuve de calme et de diplomatie, c'était plutôt le rôle d'Alyx et certainement pas celui de Maleki, plus nerveux, moins patient.

Une fois la navette posée au sol, tu te retrouves comme souvent proche de l'Omega, dans son dos cette fois, tandis qu'il prend soin de placer la linguiste à ses côtés. Alyx à de l'expérience, que ce soit dans ses domaines d'expertise ou au combat, c'est une exploratrice qui se défend et qui a énormément de talents et de connaissances. Votre supérieur à pris soin, comme toujours, de t'offrir quelques consignes de plus, ainsi que quelques paroles rassurantes, alors cette fois-ci tu te jures de faire en sorte de te montrer docile, d'obéir, et par dessus tout, de ne surtout pas prendre d'initiatives douteuses.

C'est ainsi qu'une fois sur le lieu de rendez-vous, la voix de l'Omega résonne et que de ton côté, tu sers ton arme dans tes mains. Vous êtes sacrément en vue, à découvert, et si tu sais que l'escouade du Lieutenant Tallart n'est probablement pas loin, tu te dis que vous faites aussi des cibles de choix. Ne reste plus qu'à espérer que les doutes de chacun soient infondées et que cette mission se passe bien…

Tu n'as véritablement compris que la moitié de tout ça. Maleki tire une drôle de tête, et tu comprends qu'un truc le chagrine réellement. Lorsqu'il ouvre la bouche pour signaler votre présence, tu ne te sens pas à l'aise, tu as l'impression de sentir des dizaines de canons braqués sur toi, et le pire Ray, c'est que même si tu essaies de te rassurer en te disant que tu te fais des histoires, tu es loin de te douter que tu es en plein de la réalité. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas bien longtemps pour qu'un groupe de pirates apparaisse … Ce qui était censé être un simple échange tourne alors à tout autre chose quand l'un des hommes vous ordonne de baisser vos armes, de vous rendre, et comme si c'était la chose la plus normale du monde décrète que vous êtes tous ses prisonniers.

C'est bien à partir de là que les choses dégénèrent, Maleki perd patience à un point où tu te rends bien compte que maintenant, il pourrait tirer sur n'importe qui, ou cogner n'importe qui, le pilote semble un peu à l'ouest - en même temps tu le comprends, il n'a probablement pas l'habitude d'avoir les pieds sur terre en mission - et bien entendu, le caractère impatient de l'Omega prends rapidement le pas sur tout le reste puisque, alors que votre navette explose, que des dizaines de balles vous arrivent dessus et que votre mallette censée être le colis à livrer se transforme en un bouclier qui permet votre survie, tu vois qu'autour ça court et ça tire dans tous les sens. Un véritable champ de bataille.

Arme en mains, sans pour autant savoir si tu dois tirer, ou non, et sur quoi, c'est finalement la main de Maleki qui vient chercher la tienne pour te tirer, et te pousser dans la direction des restes de la navette en flammes. Autant dire que t'es complètement paumée Ray, il faut dire que tu débutes et que pour le moment, toutes tes missions finissent par tourner au drame. « Comment ça, les écraser rapidement ? Non mais t'as vu le nombre de types ? » Une armée. Et vous êtes combien, vous, exactement ? Oh, quelque chose comme … vingt ? T'en sais rien en fait, et pour être honnête t'en as un peu rien à faire pour l'instant, parce que tu te demandes à quel moment tu vas finir par prendre une balle, ou pire, en pleine poire. « Comment on fait sans navette ? La végétation est dense derrière nous, on pourrait les perdre dans la jungle si on s'y prend bien, non ? On va pas rester là à se faire canarder comme des faisans en période de chasse, si ? » Fuir c'est pas bien glorieux, cela dit, c'est toujours mieux que mourir bêtement.