Bon, s'il y a bien une chose dans laquelle tu n'excèles pas tant que ça, c'est la chasse Alyx. Lorsqu'il s'avère nécessaire de le faire, parce que l'équipe manque de vivre en mission - c'est assez exceptionnel, il faut l'avouer - tu laisses ça aux autres, parce que s'il y a bien des domaines dans lesquels tu es relativement bonne, tu as aussi tes faiblesses, comme tout le monde. « Mh, je ferais au mieux pour vous aider avec ça. » Sans grande conviction, les vers te paraissent plus accessibles, mais moins appétissants, les rapaces eux, selon toi, sont hors de ta portée … Tu n'as jamais été discrète, Alyx.

« Mutants, oui. » Tu n'as jamais aimé ce terme … En fait, Alyx, tu l'as toujours trouvé un peu péjoratif, mais c'est répandu sur les planètes de l'Alliance, et évidemment sur toute la flotte. Le plus étrange, c'est que scientifiquement parlant, tu es d'accord sur le fait que ta capacité vient effectivement d'une mutation génétique qui à trait à ta famille paternelle, c'est dans le sang, c'est encore l'une des rares choses que tu sais de ta grand-mère, ça. Elle a toujours semblé attachée au sang, à la famille, c'est pour ça qu'elle t'aime autant sans doute, pour ça que tu parais si précieuse à ses yeux, et c'est aussi parce que tu es la fille de ton père, de son fils. « Oui, j'aurais pu. Cela dit, ce n'est pas comme ça qu'on procède, nous ne sommes pas venus pour causer des ennuis aux gens de votre planète, je vous l'ai déjà dit, nous ne sommes pas des pirates. » Tu ne vois pas pourquoi tu aurais attaqué, surtout toi, qui est probablement la plus diplomate et la plus patiente de toute cette équipe d'exploration.

Le froid tombe finalement rapidement, tu frisonnes, alors même que tu avais chaud tout à l'heure. Tu n'es clairement pas mécontente d'entendre qu'il est temps de prendre du vrai repos, et tout en rassemblant correctement tes affaires, tu laisses le Thal entrer dans la tente en premier. Lorsque c'est fait et que tu constates qu'il ne bouge plus pour trouver une position confortable - sans doute ? - tu te glisses à ton tour à l'intérieur, prenant soin de bien refermer pour éviter les mauvaises surprises … Tu n'apprécierais guère te retrouver avec une bestiole indésirable dans le dos durant la nuit. A ton tour, tu remues quelques secondes pour t'installer, et tu finis par te caler sur le dos, les yeux grands ouverts tu fixes le haut de la tente que tu ne vois même pas puisqu'il fait désormais complètement noir. « Je peux vous poser une question ? » Tu es épuisée, et pourtant, Alyx, maintenant que tu es allongée, que tu pourrais tout simplement dormir, tu ne peux pas t'empêcher de continuer à parler. « Qu'est-ce qui vous pousse à … en faire autant ? » Tu n'appellerais pas ça de la méfiance, étrangement, cette force invisible qui agit sur toi depuis ton arrivée ici semble vouloir te faire comprendre à quel point tu peux faire confiance à Kazel, cela dit, tu es particulièrement intriguée par le comportement de cet homme qui vient tout de même de quitter ses responsabilités pour entamer un voyage sacrément périlleux sur les simples divagations d'une inconnue venue du ciel. « Vous auriez pu … vous contenter de parler, de dire les choses, ou même de me laisser me débrouiller seule mais vous vous retrouvez là, au beau milieu du désert, avec moi. Pourquoi ? » Tu frissonnes à nouveau, le froid gagne facilement du terrain, surtout par le sol et tu te recroqueville un peu sur toi-même, avant de te tourner dans sa direction.

Il fait froid. Et tu en as connu des moments sacrément inconfortables, Alyx, mais celui-ci se classe haut … Tu avais bien trop chaud il y a encore une heure, maintenant, tu as l'impression que si la température continue de chuter à cette allure, tu pourrais bien finir littéralement congelée dans cette tente. La sensation de froid vient de partir, d'en dessous, de la moindre petite interstice qui pourrait laisser un peu l'air extérieur et bien entendu, vous n'êtes pas dans cette tente depuis assez longtemps pour que l'air ambiant se soit réchauffé de votre présence, ou de vos souffles. C'est désagréable, et malgré la fatigue tu en viens à douter de pouvoir t'endormir dans de telles conditions… Pourtant, tu étais prévenue, un désert ce n'est jamais une mince affaire de toute manière, mais pour le coup, c'est à se demander si tu vas réellement tenir au moins une nuit ici. Qu'en sera t-il, alors, du froid plus humide de la montagne ?

Dans tous les cas, il semble que le moment te paraisse propice pour poser les questions qui te trottent dans la tête depuis le début de ce périple dont le sens continue en partie de t'échapper. Tu n'imaginais pas hier encore pouvoir obtenir quelque réponse que ce soit sur tes origines, sur tes parents, sur cette planète inconnue choisie aléatoirement … C'est comme si le destin lui-même t'avais mené ici, Alyx, parce que quand on y pense, c'aurait pu être n'importe quelle autre équipe d'exploration. Toujours est-il que c'est en continuant de te tortiller, de bouger - en essayant de ne pas l'embêter avec tes mouvements aléatoires cela dit - pour lutter contre ce froid atroce que tu attends sagement qu'il ne daigne te répondre.

C'est lorsqu'il se tourne pour te faire face que tu cesses à nouveau de bouger. Ainsi, la Marthral est méfiante … Pour être honnête, ce n'est pas tout à fait étonnant, n'importe qui le serait à sa place, vous êtes des inconnus fraîchement débarqués dans un genre de navette qu'ils n'ont probablement jamais vu avant, vous avez demander à pouvoir explorer et si tu estimes avoir été relativement polie et respectueuse, tu peux comprendre qu'elle cherche à protéger les siens, du moins, c'est ainsi que tu penses en entendant le Thal t'avouer cette vérité. En revanche, la suite est plus étonnante. Tu aurais compris la crainte face à votre équipe au complet, face à l'entité que représente l'Alliance, mais lorsque tu comprends que c'est toi, personnellement, que crains cette femme, tu grimaces dans la pénombre. « Etonnant … Je n'ai pourtant rien à cacher. » Tu as toujours été particulièrement transparente, en réalité. Ce que tu ne peux imaginer, évidemment, c'est que ce qu'elle craint, c'est un secret que même toi, tu ignores.

La seconde partie de sa réponse est … plus énigmatique, et pourtant, à la fois - encore une fois - tu as l'impression de comprendre avec une parfaite clarté ce qu'il essaie de te dire. Tu commences à saisir ce lien avec Mira, celui du Thal du moins, parce que le tien est encore bien trop flou, trop anecdotique. Ce qui l'est moins, en revanche, c'est le lien très perceptible qui existe entre toi et Kazel, un lien qu'il exprime à la perfection, à tel point que ça te frappe l'espace d'un court instant, te forçant à retourner dans un lourd silence durant plusieurs longues secondes.

C'est cette couverture en partie posée sur toi, partagée qui te tire de tes pensées, ça t'arrache un sourire et dans le même temps, le froid revient frapper à ta porte. Tu trembles, Alyx. « On aurait dû penser à en prendre au moins une de plus… » Tu marmonnes. Au moins, le petit morceau qui te couvres en partie se montre assez efficace pour contrer les petits courant d'air, et c'est ce qui te pousses à t'approcher un peu du Thal, assez pour profiter un peu de la chaleur qui émane naturellement de lui, et pour sentir davantage son souffle - chaud lui aussi - qui fait du bien à ta peau. « Désolée, je crois que j'ai besoin d'emprunter un peu de chaleur … Je suis pas certaine de bien supporter la chute brutale. » Parce que c'est ça, le pire, tu es résistante Alyx, la chaleur, ça passe, le froid, ça passe aussi normalement mais là, c'est juste tombé bien trop vite et c'est un peu violent, et ton corps ne le prends pas très bien, de toute évidence. « Franchement … Si vous avez toujours envie de vous blottir quelque part, je suis pas contre. » … Super, tu vas encore lui faire peur.

C'est certainement l'instinct de survie le plus primaire qui soit qui te fait parler, et agir, Alyx, du moins c'est ce que tu penses tandis que tu approches, un peu, pour venir récupérer de la chaleur auprès de Kazel. Il n'a probablement pas plus chaud que toi, en ce moment, mais tu sais bien que si vous vous rapprochiez l'un de l'autre, ce serait bien plus supportable et confortable pour vous deux. Le hic, c'est qu'autant de proximité n'est pas forcément compatible avec vous deux qui venez à peine de vous rencontrer, vous ne vous connaissez pas et si tu n'es pas spécialement mal à l'aise à l'idée de dormir sous la même tente que le Thal sous le seul prétexte qu'il est un homme et toi une femme, il est certain que t'en approcher, et même venir te blottir contre lui t'apparait bien plus … délicat.

Et pourtant, tu te rends bien compte que c'est stupide, parce qu'à l'heure actuelle c'est une question de survie et que ça devrait passer avant tout le reste, seulement … Et bien ce serait certainement plus simple s'il n'y avait pas ce fichu lien, ce truc que tu ne parviens évidemment toujours pas à qualifier et bien définir qui semble t'accrocher au Thal, t'y lier, et fatalement, t'en rapprocher. S'il n'y avait rien, s'il n'y avait pas cette forme d'attirance déjà bien présente, tu n'aurais pas le moindre problème à venir chercher de la chaleur, parce que tu serais certaine que ce ne serait que ça : un besoin de chaleur pour dormir et rester en vie.

C'est pourtant toi qui finit par laisser tout ça derrière toi pour lancer cette demande dissimulée derrière une proposition étrange, et tu restes après ça parfaitement silencieuse durant quelques secondes, immobile quoique toujours frissonnante et tremblante à mesure que le froid s'intensifie encore. Autant dire que lorsqu'il finit par tendre les bras pour s'approcher, puis t'attirer, tu ne retiens pas le soupir de contentement et de soulagement qui s'échappe seul d'entre tes lèvres. Tu t'arranges pour t'installer contre l'homme de façon la plus confortable possible, pour vous deux, et tu restes là en silence à profiter de la chaleur qui émane de son corps, puis de la chaleur douce qui s'installe de par cette proximité. Si évidemment, tu pourrais te sentir atrocement gênée de te trouver ainsi entre les bras du Thal, il s'avère que ce n'est absolument pas le cas et surprise, Alyx, c'est même tout le contraire … C'est familier, rassurant, presque comme si tu t'étais déjà trouvé là, à de nombreuses reprises, comme si cette place était la tienne et à cette pensée, tu ne peux t'empêcher de te sentir complètement ridicule, de te dire que tes pensées vont loin, bien trop loin.

C'est ainsi que le sommeil vient finalement s'emparer de toi, rassurée et apaisée par cette chaleur douce, préservée par ce cocon formé par la couverture au dessus de vous deux, tu sombres dans un repos bien mérité, une nuit calme et sans rêve, reposante qui s'achève parce que dés les premières lueurs du soleil, la chaleur revient reprendre ses droits sur le froid de la nuit, sans la moindre douceur. Toi, quand tu ouvres les yeux, tu n'as quasiment pas bougé, tu t'es approchée encore, le visage enfoui entre la gorge et l'épaule du Thal, la joue contre sa clavicule, tu émerges et tu recules doucement … S'il faudrait que tu te presses, parce qu'il vous faut reprendre la route maintenant, et vous protéger du soleil, tu prends tout de même quelques instants durant lesquels tu demeures immobile comme si tu craignais d'être celle qui le tire de son sommeil.

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que tu repousses la couverture, il fait déjà bien trop chaud à ton goût, et tu t'extirpes de l'étreinte de la nuit. « Hey la marmotte, on a déjà bien trop dormi, je crois. » Tu lui lances, sans pour autant lever la voix, et en restant assise sous cette tente, à l'observer, probablement à nouveau de manière bien trop appuyée. « Merci … Je n'aurais probablement jamais réussi à dormir si vous ne vous étiez pas un peu approché. »

C'est en te souvenant tout à coup de la route qu'il vous reste à parcourir pour arriver là où vous souhaitez vous rendre que tu songes, durant quelques petites secondes que franchement, tu préfèrerais largement rester dans cette tente, allongée, pour prendre encore un peu de repos. Le problème, c'est que si l'idée te prenait de ne pas bouger incessamment sous peu, tu pourrais finir en quelques heures à l'état de rôti cuit à point. Une idée bien peu réjouissante, bien moins encore que la perspective de vous relancer dans le désert, sous un soleil de plomb, en proie aux quelques créatures dangereuses qui rôdent sous les sables…

Après ça, c'est une drôle de routine qui se met en place. La tente se trouve rapidement démontée, les affaires rassemblées et la route est reprise, les occasions de chasse sont rares mais elles se présentent tout de même permettant à la nuit tombée de prendre des forces grâce à la viande cuite sur le feu. Les nuits se font plus naturelles maintenant que la barrière est franchie, le Thal s'approche bien volontiers en quête de chaleur, et tu en fais de même. La traversée est difficile, cependant, tu n'attends qu'une chose : quitter cet infâme désert, sans penser que peut-être le froid humide de la montagne pourrait être pire à supporter ensuite. Malgré l'équipement, ta peau prend une couleur dorée prononcée, signe que le soleil tape fort, très fort.

C'est le besoin de chasser qui vous force à vous arrêter à nouveau, alors que la fin de ce périple dans le désert approche, imitant Kazel, tu viens te positionner près de lui, genoux à terre pour observer l'étrange créature à crête qui pourrait bien devenir vôtre prochain dîner. Le plan te parait simple, du moins, pas insurmontable, alors tu hoches la tête pour accepter l'idée, continuant de toute évidence de te fier au seul jugement de cet homme.

Et pourtant, Alyx, alors que tu commences à te dire que finalement, les choses s'améliorent pour vous, tu vois immédiatement le trouble passer dans le regard de Kazel. « Piqué ? Piqué par quoi ? » La réponse ne vient pas, pire, alors qu'il se tenait droit une seconde auparavant, le Thal s'effondre brusquement, lourdement, roulant sur la dune de sable alors que toi, tu jures. C'est raté pour le dîner, visiblement, du moins pour l'instant. Te laissant glisser le long de la dune à ton tour, tu t'assures de garder l'œil ouvert autour de toi, la créature qui vient d'empoisonner Kazel n'est peut-être pas loin, et si tu sombres à ton tour c'est la mort assurée pour vous deux. Par principe de précaution, tu attrapes Kazel, endormi, et tu te mets à le tirer sur plusieurs longs mètres sur le sable pour l'éloigner de l'endroit où il a été piqué, et surtout, sachant que l'après-midi est déjà bien avancée, tu te mets en quête d'un endroit où tu pourras te charger de faire un feu et de monter la tente seule si ça devait s'avérer nécessaire.

Lorsque tu trouves un endroit qui te paraît être le bon, tu finis par t'arrêter, tu laisses tes affaires tomber sur le sol et tu fais en sorte de débarrasser le Thal de son chargement pour tout regrouper. Là, tu réalises que tu ne peux pas juste le laisser allongé et attendre … Il te faut repérer cette piqûre pour voir quel aspect elle a après ces longues minutes. Ce n'est pas la première fois que tu as ce genre de blessure à gérer, et même si tu n'es pas médecin, tu as appris à reconnaître une piqûre grave et une piqûre qui l'est bien moins, avec un peu de chance, il va simplement dormir un bon moment, avec moins de chance, il sera mort dans quelques heures et tu ne pourras pas faire grand chose.

C'est après un lourd soupir que tu te mets en quête de la piqûre sur Kazel, heureusement, tu ne tardes pas à la repérer sur le mollet droit de l'homme. C'est rouge. C'est gonflé. Cependant, l'aspect est plutôt bon, le venin n'a pas l'air de faire de dégâts sur la peau, tu soupçonnes donc un simple mais puissant narcoleptique. Soulagée, mais aussi bien consciente qu'il vous est impossible de bouger pendant plusieurs heures, tu fais en sorte de monter la tente, puis d'étaler la couverture sur le sable afin d'y installer le Thal inconscient.

A partir de là, Alyx, tu sais aussi que tu ne peux pas te contenter d'attendre que le temps passe, s'il fallait chasser ce n'était certainement pas pour rien, de fait, tu abandonnes pour le moment ton guide et la majorité de vos affaires pour simplement emporter un couteau et, profitant du peu de vent, tu rebrousses chemin en suivant tes propres traces pour tenter de remettre la main sur l'oiseau à crête, tu n'as pas grand espoir, cependant, à ta grande surprise, la bête n'a pas bougé, toujours occupé à se nourrir. Tu l'observes, durant quelques longues minutes, tu essaies de mémoriser sa façon de bouger, sa manière de regarder autour de lui et c'est en profitant finalement du fait qu'il te tourne le dos que tu bouges enfin. Tu avances, doucement, au maximum tu l'approches et quand tu estimes être assez proche, tu lances le couteau, suivant les indications du Thal. La lame longue et effilée traverse l'oiseau qui s'effondre sur la carcasse qu'il était en train de manger et tu le récupères rapidement pour le ramener au campement.

Là, tu t'assures d'allumer un feu, t'assurant d'un peu de chaleur pour assumer la fin de journée, puis tu t'installes à ton tour sur la couverture. Tu soulèves doucement la tête de Kazel pour la déposer sur tes cuisses et … tu patientes. Espérant qu'il ne tardera finalement pas à se réveiller.

Rapidement, tu te mets à souffrir de la chaleur. Rester immobile sous ce soleil de plomb, c'est la pire des choses à faire, un bon guide du désert dira toujours qu'il vaut mieux marcher, encore et encore que de se laisser tomber sur le sol, une fois qu'on s'arrête, c'est la mort assurée. Le soleil t'agresse. La chaleur te fait tourner la tête. Et malgré le fait que tu fasses en sorte de t'hydrater comme il le faut, tu sais que si la nuit tarde à venir, tu finiras malade, ou bien pire. Fort heureusement, lorsque Kazel s'est écroulé, vous aviez déjà bien entamé la journée ce qui fait qu'au bout d'un moment, alors que le soleil se met à décliner, tu sens la température tomber. Tu te permets de fermer les yeux, un peu, pour prendre du repos.

La chaleur a laissé place au froid de manière bien perceptible lorsqu'enfin, le Thal ouvre les yeux. Il ne bouge pas, sans doute en est-il encore incapable, mais tu pousses un soupir de soulagement en entendant le son de sa voix, rassurée de constater que tu ne t'es pas trompé sur la nature du venin … « Ça va. » Tu murmures, un demi sourire sur les lèvres. « Je n'ai fait que suivre vos consignes … Force est de constater que ça marche assez souvent. » Tu ne peux pas regretter d'accorder ta confiance à Kazel depuis le départ, il a jusqu'ici toujours fait en sorte que tout se passe pour le mieux, pour vous deux. « Ne forcez pas. » Tes doigts effleurent son front, y déposant une caresse douce et rassurante. Ce n'est pas comme si vous étiez pressés de toute façon, la nuit tombe, tout ce qu'il vous faudra faire dans les heures à venir, c'est dormir, prendre du repos pour en terminer avec cette traversée du désert.

Il faut encore une bonne heure pour que les effets du venin disparaissent presque complètement. Au bout de ce temps-là, Kazel tient sur ses jambes mais semble encore épuisé, tu le suis donc sous la tente pour dormir quelques heures et dès le lendemain matin, dès les premiers rayons de soleil, vous êtes tous les deux debout et à nouveau en route. Le paysage ne tarde pas à changer, la végétation reprends ses droits à mesure que les températures se font plus douces et supportables, les habitations font aussi leur apparition et c'est avec soulagement que tu te dis que vous retrouvez enfin un peu de civilisation, même si ce ne sera que pour un temps limité.

Tu retrouves cette expression qui est souvent la tienne, celle de la curiosité, lorsque vous entrez dans cette petite ville. Tu observes tout, et tout le monde, tu notes les détails, les tenues, tu tends l'oreille pour écouter quelques bribes de langage, tu te sens plus à l'aise lorsqu'il y a des êtres humains à proximité. Tu es cependant rapidement tirée de tout ça, lorsque la voix du Thal revient sonner à tes oreilles. Il va s'occuper de votre matériel, cette fois, ainsi que de tirer un bon prix des morceaux de ce drôle d'oiseau que tu es parvenue à tuer et ramener, ta mission à toi, c'est de trouver l'auberge et de vous obtenir une chambre. Tu l'observes qui s'éloigne, et c'est seulement lorsqu'il sort complètement de ton champ de vision que tu t'avances à ton tour, comme une touriste sans carte dans une ville inconnue, tu avances lentement et tu regardes absolument partout pour tenter de te repérer, heureusement, Kazel n'avait pas menti : l'auberge est parfaitement reconnaissable. Quand le bâtiment apparaît, tu n'as aucun doute et tu traverses la rue, esquivant quelques marchands pour foncer à l'intérieur et refermer la porte derrière toi, te préservant ainsi des quelques insistants qui avançaient déjà dans ta direction pour te vendre quelques affaires de leurs étalages ambulants.

Une fois dans l'auberge, tu n'as plus l'impression d'être dans cette petite ville au cœur du désert. De l'intérieur, le bâtiment te parait encore plus vaste. En bas, tu te retrouves à traverser une salle dans laquelle sont disposées des tables, certaines sont occupées et une odeur de nourriture plutôt appétissante se fraye un chemin jusqu'à tes narines, tu lorgnes sur ceux qui sont attablés, ou plutôt, sur leurs plats, et ton ventre gronde. Finalement, tu te diriges vers le comptoir une femme souriante t'accueille, tu lui réclames une chambre, stipulant bien que vous êtes deux compagnons de route, tu offres ce que tu as comme argent sur toi en guise de caution, le reste sera à régler à votre départ. Tout en la remerciant, tu attrapes la grosse clé puis, tu t'engouffres dans l'escalier.

La chambre est à l'étage, sur la droite, tout au fond du couloir. Tu ouvres la porte sans problème, et tu déposes tes affaires dans un coin avant de retirer tes chaussures, puis, de te laisser tomber sur le lit. Le matelas dans ton dos n'est pas forcément le plus confortable, cependant, après avoir dormi dans cette tente durant des jours, tu as l'impression d'être dans un vrai palace. Du coup, tu te prélasses encore quelques minutes, tu profites du fait que tu n'as rien à faire si ce n'est attendre que le Thal en ai fini avec ses affaires, il te rejoindra probablement sous peu. En attendant, tu retires ce qui est en trop sur toi, tout ce qui te permettais d'être protégée du soleil, de la chaleur, mais aussi du froid, et des créatures des sables. Tu rêves d'une douche, c'est un fait, mais tu te contentes de profiter d'une tenue plus légère pour le moment, et d'une nuit qui sera probablement plus confortable que les précédentes. Tu sais que la montagne ne fera pas de cadeaux. Tu le sens.